Cet article est le second volet de mes aventures à Pune en novembre et décembre 2024. Sous la forme de questions/réponses, je partage avec vous mes découvertes et tout ce qui m’a marqué au cours de ce voyage.
Qu’as-tu étudié à l’Université et à l’hôpital ?
Avec quatre autres élèves, nous avons eu la chance de recevoir des enseignements dans cinq départements de l’Université Bharati Vidyapeeth à Pune, spécialisée en Ayurveda. Ces découvertes m’ont profondément enrichie, tant sur le plan académique qu’humain.

- Swastavrita – Hygiène de vie ayurvédique : apprendre à adapter son mode de vie aux besoins individuels, en fonction du moment de la journée ou des saisons.
- Panchakarma – Cure de détoxification : explorer les théories et pratiques du Panchakarma, applicables à l’hygiène de vie quotidienne dans une certaine mesure.
- Ksharakarma/Agnikarma – Thérapie du feu : une technique locale utilisée pour soulager les douleurs.
- Shalakya – Maladies ORL : comprendre l’origine des pathologies ORL, leur prévention et leur traitement.
- Shalya – Chirurgie ayurvédique : traiter les traumatismes, fractures et autres blessures.
- Agadatantra – Désintoxication du corps : apprendre à éliminer les polluants (plantes toxiques, métaux lourds, alcool, etc.).
- Gynécologie – Soins de la femme et de l’enfant : mon département préféré, qui aborde les problématiques féminines avec une expertise et une sensibilité étonnantes. 🫶






As-tu rencontré un enseignant ou un mentor inspirant ?
Très sincèrement, chaque professeur que nous avons rencontré m’a profondément marquée. Leur passion, patience et humilité m’ont touchée au-delà des mots. Cette humilité, je l’ai aussi retrouvée à la Vedanta Academy, où l’on ressent une ouverture et une simplicité dans les échanges qui sont rares ailleurs.
En Inde, les enseignants ne se contentent pas de transmettre leur savoir : ils partagent leur culture avec générosité, même en dehors des cours. Ces moments de connexion, parfois si simples – un sourire échangé, une discussion informelle – incarnent pour moi toute la profondeur du mot Namasté.
Ce terme, souvent galvaudé en Occident, exprime en sanskrit : « Je salue la lumière divine en toi, qui est aussi en moi, et qui nous relie. » Cette essence, je l’ai ressentie dans chaque interaction, que ce soit avec mes professeurs ou les locaux, et même lors de mes visites aux temples. Ces instants de partage me rappellent l’importance de la sincérité et de l’humanité dans nos relations.
Qu’est-ce qui t’a particulièrement inspirée ou surprise dans ces enseignements ?
Voici trois leçons majeures que je retiens de ce voyage.
1️⃣ L’Ayurveda, une sagesse intemporelle et visionnaire
Ce qui m’a frappée, c’est l’avance de l’Ayurveda sur son temps. Il y a des milliers d’années, cette médecine avait déjà identifié des concepts que la science moderne n’a découverts que récemment.
Par exemple, les textes classiques Charaka Samhita et Sushruta Samhita mentionnent l’existence de krimi (microbes), responsables de certaines maladies. Ils décrivent comment ces agents invisibles peuvent se transmettre via l’air, l’eau ou les aliments, et soulignent l’importance de l’hygiène pour les prévenir. Cela bien avant l’invention du microscope !
Des plantes comme le curcuma ou le neem, utilisées en Ayurveda pour leurs propriétés antimicrobiennes depuis des millénaires, sont aujourd’hui validées par la science moderne. De même, les liens entre santé mentale et immunité, que l’Ayurveda traite avec la méditation et le pranayama, commencent seulement à être pris au sérieux.
2️⃣ L’Ayurveda : un savoir à faire rayonner en France
Malheureusement, l’Ayurveda reste peu connue et non réglementée en France, ce qui limite son accessibilité. Contrairement à l’Inde ou la Suisse, où elle est reconnue officiellement, elle est ici cantonnée à un rôle marginal. Ce statut empêche de proposer certains traitements efficaces à ceux qui en auraient besoin.
Mon voyage m’a convaincue de l’urgence de mieux faire connaître l’Ayurveda en France. Elle peut offrir des solutions dans des domaines où la médecine moderne est encore en retrait, notamment les problématiques féminines comme l’endométriose ou les douleurs menstruelles. Imaginez les bénéfices pour les femmes si ces traitements étaient accessibles !
3️⃣ L’alimentation : un pilier de santé ou un poison
L’Ayurveda considère l’alimentation comme la base de la santé. Bien adaptée, elle peut guérir ; mal utilisée, elle devient un poison. Chaque aliment doit être consommé en tenant compte de la prakriti (constitution), des saisons, et de notre capacité digestive (agni).
Ce que je retiens, c’est qu’il ne s’agit pas de rigidité, mais de conscience. Choisir ses aliments va bien au-delà du simple goût : c’est une question d’équilibre, de santé et d’harmonie. Une raclette en été ou des glaces en hiver ? L’Ayurveda dirait : réfléchis-y à deux fois !

Conclusion : Une expérience marquante et inspirante
Ce voyage m’a transformée, autant sur le plan personnel que professionnel. Il m’a donné envie de devenir une ambassadrice de l’Ayurveda en France, pour partager cette sagesse millénaire avec ceux qui en ont besoin.
Merci d’avoir suivi mes aventures jusqu’ici. J’espère que cet article vous a plu et vous a permis de mieux comprendre cette fascinante médecine. Vos retours sont les bienvenus en commentaires !
📆 Rendez-vous dans deux semaines pour le dernier volet, où je partagerai les impacts personnels et professionnels de ce voyage.
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